Le 24 janvier 1732 : naissance de Pierre-Augustin Caron

Né à Paris, Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais, auteur du " Barbier de Séville " et du " Mariage de Figaro ", fut l'une des figures emblématiques du siècle des Lumières. Fils d'horloger, il fut l'inventeur du mécanisme de l'échappement à hampe et d'un mécanisme destiné aux pédales de harpes. Il se maria en 1756 avec Madeleine-Catherine Aubertin, veuve Franquet, de presque dix ans son aînée, et prit le nom de Beaumarchais qui était le nom d'une terre de son épouse. Celle-ci décèda un an plus tard et on le soupçonna de l'avoir tuée. C'est l'occasion du premier d'une longue série de procès et de scandales qui marqueront son existence. En 1759, il devint professeur de harpe des filles de Louis XV et se lia d'amitié avec le financier de la Cour, Joseph Paris Duverney. Il se lança alors dans des spéculations commerciales qui lui permirent d'acquérir, en peu d'années, une grande fortune. Il achèta alors une charge de secrétaire du roi et devint lieutenant général des chasses. En 1768, il épousa Geneviève-Madeleine Wattebled, veuve Lévêque, qui décèdera deux ans plus tard en lui laissant une importante fortune. Il fut accusé de détournement d'héritage. En 1774, il fait la connaissance de Marie-Thérèse Willermaulaz, qui devint sa troisième épouse en 1786. En mars 1774, il fut une première fois envoyé à Londres pour négocier la suppression du libelle dirigé contre Madame du Barry et le 8 avril 1775, sous les conseils d' Antoine de Sartine, il fut chargé par Louis XVI d'empêcher la publication d'un nouveau pamphlet sur ses droits à la couronne de France à défaut d'héritiers, qui prétendait que le roi avait « l'aiguillette nouée ». Cette mission le conduisit en Angleterre, aux Pays-bas, dans les États allemands et en Autriche, où il fut pour un temps incarcéré sous motif d'espionnage. La même année, il est chargé à Londres de récupérer des documents secrets détenus par le chevalier d'Éon. À partir du mois de juin, il se lança dans une nouvelle aventure en se faisant l'avocat d'une intervention française dans la guerre d'indépendance des États-Unis d'Amérique et en devenant un intermédiaire entre les Insurgents et la France. Le 10 juin 1776, le secrétaire d'État aux affaires étrangères lui confia une somme importante pour soutenir secrètement les Américains et il fut autorisé à leur vendre poudre et munitions pour près d'un million de livres sous le couvert de la compagnie portugaise Rodrigue Hortalez et Cie qu'il monta de toutes pièces. Il envoya même une flotte privée pour soutenir les Insurgés. En même temps, il se fit une grande réputation dans le monde par ses " factums ", pleins de malice et d'intérêts qui eurent un succès prodigieux, et par ses pièces de théâtre pleines de verve et d'une hardiesse inouïe. En 1777 fut fondée, à son initiative, la Société des auteurs et compositeurs dramatiques. En 1790, il se rallia à la Révolution française et il fut nommé membre provisoire de la Commune de Paris mais il quitta les affaires publiques pour se livrer à de nouvelles spéculations. Cette fois moins heureux, il faillit se ruiner en voulant fournir des armes aux troupes de la république. Il devint suspect lors de la Convention et fut emprisonné à l'Abbaye. Il échappa cependant à l'échafaud et se tint quelques années caché, puis s'exila à Hambourg pour revenir en France en 1796. Il est mort à Paris le 18 mai 1799 d'une crise d'apoplexie. En 1814, sa fille Amélie-Eugénie de Beaumarchais intenta un procès afin d'obtenir le remboursement des sommes avancées par son père pour financer la livraison d'armes destinées à la Révolution américaine et ses héritiers obtiendront 800.000 dollars en 1835 ...