Le 5 avril 1725 : naissance de Pascal Paoli

Né à Morosaglia, Pascal Paoli était le fils de Hyacinthe Paoli, qui en 1733 s'imposa parmi les Corses révoltés contre Gênes pour prendre la tête de l'insurrection. Rallié à Théodore de Neuhoff, il continua la lutte après l'échec de ce dernier contre les Français, avant de se réfugier à Naples, en 1739, avec son fils cadet Pascal. Ce dernier retournera en Corse en 1755 et, le 20 avril de cette même année il fut nommé Général en Chef de la Nation Corse. En novembre 1755, il fit voter la constitution corse sur la séparation des pouvoirs et qui accordait le droit de vote à tous les citoyens, dont les femmes ( veuves ou célibataires ). La Corse devint alors le premier État démocratique d'Europe, gouverné par un « despote éclairé », ce qui suscita l'admiration de Rousseau et Voltaire. Aux termes du traité de Versailles du 15 mai 1768, la Corse fut rattachée au patrimoine personnel du roi de France. Lorsqu'il eut connaissance de ce traité, Paoli réunit une consulta le 22 mai à Corte où il fit ce commentaire « Jamais peuple n'a essuyé un outrage plus sanglant... On ne sait pas trop qui l'on doit détester le plus de celui qui nous vend ou de celui qui nous achète... Confondons les dans notre haine puisqu'ils nous traitent avec un égal mépris ». Bien décidés à défendre leur indépendance, les Corses remportèrent plusieurs victoires face aux troupes françaises avant d'être mis en déroute par les troupes de Louis XV, le 9 mai 1769 à Ponte Novu. Paoli, contraint à l'exil, quitte la Corse. Il fut reçu par le Grand Duc de Toscane, par l'Empereur d'Autriche, le StadHouder des Pays Bas et accueilli par le roi de Grande-Bretagne le 13 juin 1769. La Corse perdit son indépendance et vit les citoyens de sa démocratie passer au rang de sujets de Louis XV. Après un exil de vingt ans, il se rallia à la Révolution française et fut accueilli en particulier par Lafayette. Il débarqua le 14 juillet 1790 à Macinaggio pour son retour en Corse, où il fut accueilli triomphalement par la population. Cependant, ses relations avec la Convention se ternissent et ne sachant où s'arrêterait la Révolution française, il se rapprocha de la Grande-Bretagne pour chasser les Français de Corse et fonder un royaume anglo-corse. Le 2 avril 1793, la Convention décrèta son arrestation et le déclara « traître à la République française ». En réponse, patriotes et députés corses se réunirent en Consulte générale à Corte le 10 juin 1794 pour l'élever au rang de " Babbu di a Patria " (« Père de la Patrie ») et jurer fidélité au roi de Grande-Bretagne qui établit une constitution avec un Parlement et un vice-roi. Écarté par les Britanniques du titre de vice-roi, Paoli quitta la Corse avec regret pour retourner à Londres pour un exil définitif. Il y mourut le 5 février 1807. Il aura vécu en Corse moins de trente ans, pour 15 ans à Naples et 40 ans en Grande-Bretagne ...