Le 1er janvier 1771 : naissance de Georges Cadoudal

Il fut une figure emblématique de la Chouannerie par son charisme et son intransigeance.

Né dans la ferme familiale de Kerléano où son père était laboureur, il devint clerc de notaire non sans avoir envisagé une carrière dans la marine ou le sacerdoce dans les ordres.

Le 23 février 1793 la Convention décida la levée en masse de 300 000 hommes et comme de nombreux hommes du « Grand Ouest » Cadoudal refusa catégoriquement la conscription et la loi imposée par les révolutionnaires parisiens. Il décida de s'engager dans l'armée dirigée par le major-général Stofflet, dans laquelle il se fit remarquer tant par sa force physique prodigieuse que par sa culture générale étendue et son intelligence tactique. Il ne tarda pas à être promu chef d'escadron dans l'armée insurgée.

Le 22 juin 1796, la paix est conclue mettant fin à la guerre civile dans l'ouest et il se consacra parallèlement à une réorganisation complète de la chouannerie bretonne, ainsi qu'à une pacification civile par l'élimination des bandes armées incontrôlables.

Avec le coup d'État du 18 fructidor an V, la politique du Directoire réactiva la chouannerie et les mouvements contre-révolutionnaires avec l'aide financière et matérielle de la Grande-Bretagne. Cadoudal, qui était maître de la Bretagne occidentale, réceptionna des armes venues de la Grande-Bretagne et en 1798, Louis XVIII lui confia officiellement le commandement en Bretagne. Activement recherché par les Bleus, il demeura insaisissable, bénéficiant d'un réseau efficace et de caches introuvables.

Il manqua de peu de s'emparer de Vannes en août 1799 mais son action fut stoppée par le coup d'état du 18 brumaire An VIII. Contrairement à de nombreux chefs chouans qui décidèrent de composer avec le nouveau régime, Cadoudal se refusa au compromis et multiplia les actions armées durant l'automne et l'hiver 1799-1800, jusqu'à une nouvelle défaite survenue à la bataille du pont du Loc'h, qui le contraignit, le 14 février 1800, à signer une convention de paix avec le général Brune.

Napoléon Bonaparte, Premier consul, le convoqua à Paris quelques semaines plus tard, lui offrant la grâce et un grade de général en échange de sa reddition, lors d'une entrevue « houleuse » au cours de laquelle il refusa toutes les propositions de Bonaparte. Après être passé clandestinement en Grande-Bretagne, il retourna en Bretagne, afin de participer à la conspiration de la machine infernale visant à l'assassinat du Premier consul.

Le 25 mars 1804, il fut arrêté pour la dernière fois et condamner à mort le 10 juin. Par principe, il refusa farouchement toute idée de demande de grâce, alors que tout laisse à penser que Bonaparte était en fait demandeur en la matière, et il fut guillotiné le 25 juin 1804. Son corps fut récupéré à des fins « médicales », son squelette étant exposé en faculté de médecine durant tout le Premier Empire.