Le 5 janvier 1757 : attentat de Damiens contre Louis XV

Robert François Damiens est célèbre pour avoir tenté d'assassiner le roi Louis XV et pour être la dernière personne à avoir été écartelée légalement en France.

Né le 9 janvier 1715 à La Thieuloye, près d'Arras ( Pas-de-Calais ), il fut d'abord soldat, puis serviteur dans un collège de Jésuites à Paris, dont il fut chassé pour inconduite. Domestique chez de nombreux conseillers du Parlement de Paris, dont certains parmi les plus virulents contre le Roi, il n'y entendait que récriminations contre le roi et le Cardinal de Fleury. Il en conclut que le roi devait être puni.

Le mercredi 5 janvier 1757, alors que la Cour était au Trianon et que Louis XV allait regagner son carrosse pour rendre visite à sa fille, Madame Victoire, qui était restée alitée à Versailles, Damiens fendit la haie des gardes, le chapeau sur la tête, frappa le roi et recula par la trouée qu'il avait pratiquée.

Arrêté et emprisonné, il fut torturé ( on lui appliqua sur les pieds des pincettes rougies au feu et on lui entama profondément le tendon d'Achille ) mais on ne réussit pas le faire parler.

Accusé de parricide son procès s'ouvrit le 12 février et il apparut rapidement qu'il avait agi seul. Après dix audiences, le 2 mars 1757 il fut condamné, à « être conduit en place de Grève sur un échafaud qui y sera dressé, tenaillé aux mamelles, bras, cuisses et gras des jambes, sa main droite tenant en icelle le couteau dont il a commis le dit parricide, brûlée au feu de souffre, et sur les endroits où il sera tenaillé, jeté du plomb fondu, de l'huile bouillante, de la poix résine brûlante, de la cire et souffre fondus et ensuite son corps tiré et démembré à quatre chevaux et ses membres et corps consumés au feu, réduits en cendres et ses cendres jetées au vent ». La sentence fut exécutée le 28 dans des conditions particulièrement atroces ( le supplice dura des heures ) au grand effroi des spectateurs.

Le 29 mars, on ordonna que la maison natale du régicide fût rasée avec interdiction de rebâtir. Sa femme, sa fille et son père furent bannis du royaume, sous peine de mort immédiate en cas de retour, et le reste de sa famille fut contraint de changer de nom.

Suite à la cruauté de cette exécution un mouvement apparu pour l'abolition de la peine de mort. En 1764, dans l'Encyclopédie, Diderot et D'Alembert jugeront la peine de mort comme « ni utile, ni nécessaire » et en 1766 Voltaire rejoindra leur analyse, mais plus de deux siècles s'écouleront avant qu'elle soit supprimée en France ! ( la loi d'abolition a été promulguée le 9 octobre 1981).